Sus aux Juifs opportunistes et indécents

"Le lobby pro-Israël est particulièrement puissant, avec des ramifications qui s’étendent à toutes les sphères d’activité". - Richard Le Hir

Selon l’ancien ministre provincial Richard Le Hir, les Juifs sont si opportunistes qu’ils en sont indécents et usent à l’endroit de l’Iran des mêmes méthodes que les nazis à l’endroit des Juifs. Il croit aussi savoir que le député libéral Irwin Cotler ferait preuve de double allégeance et prédit que les Juifs risquent de payer très cher les ambitions des sionistes. En outre, Richard Le Hir  juge que la délinquance d’Israël préclut toute sanction contre les violations des droits de la personne du régime iranien, dont il admet ne rien savoir, prétend qu’Irwin Cotler bafoue notre régime constitutionnel à l’insu de tous, et estime que l’Affaire Michaud est liée à un séjour de députés péquistes en Israël.

Fort heureusement, “on aurait (…) fort mauvaise grâce à me taxer d’antisémitisme”, précise-t-il. Soit, mais  l’homme n’en est pas à son premier délire, lui qui a déjà reproché au Parti Québécois d’imiter le ministre de la Propagande nazie, Joseph Goebbels.
POLITIQUE ÉTRANGÈRE CANADIENNE
L’influence grandissante d’Israël – Il arrive un point où l’opportunisme devient de l’indécence
Et tout ça par la porte d’en arrière !

Il y a de ces sujets qui sont si délicats qu’on se demande même si on doit les aborder. Et quand on se décide à le faire, il faut prendre toutes les précautions et mettre des gants blancs, tant le risque de dérapage est élevé. L’influence grandissante d’Israël dans la politique étrangère canadienne est justement un de ces sujets.

Si le risque est si grand, c’est que soulever toute question sur la légitimité des actions d’Israël vous expose au risque d’être taxé d’antisémitisme et d’insensibilité à l’Holocauste. C’est tout particulièrement vrai en Amérique du Nord où le lobby pro-Israël est particulièrement puissant, avec des ramifications qui s’étendent à toutes les sphères d’activité.

Il fut un temps où l’on pouvait encore faire certaines distinctions essentielles entre Juifs, juifs, sionistes, Israël et l’État d’Israël (utile de consulter le dictionnaire). Ces distinctions permettaient aux personnes soucieuses d’éviter le piège des généralisations et des stéréotypes de faire la part des choses et de se dire amis des premiers sans pour autant souscrire aux actions des seconds.

Malheureusement, la force de certaines réalités politiques est devenue telle qu’elle est en train de réduire à zéro l’espace nécessaire pour faire ce genre de distinctions. Avec pour résultat que nous assistons présentement à travers le monde à une résurgence de l’antisémitisme comme je ne me souviens pas d’en avoir connu de mon vivant, dans des formes d’autant plus dangereuses qu’elles sont moins primaires. Et au rythme où vont les choses, les Juifs risquent de payer très cher les ambitions des sionistes pour Israël.

Avant de continuer, je me dois d’apporter certaines précisions, tant pour la bonne compréhension des lecteurs de Vigile que pour ma propre protection contre d’éventuelles accusations d’anti-sémitisme.

Au début de l’été dernier, dans un article que j’avais écrit et qui était intitulé « L’été de tous les dangers », j’avais soulevé quelques questions très pertinentes sur le comportement de l’État d’Israël, notamment dans la question de l’érection d’un mur de sécurité à travers le pays, mur qui pour moi a de trop fâcheuses ressemblances avec le mur de Berlin, et qui a été condamné par la Cour Internationale de Justice.

Cet article m’avait valu une volée de bois vert de la part d’un lecteur de Vigile qui soutenait les positions d’Israël et m’accusait de ne pas savoir ce dont je parlais. Je lui avais répondu ceci :

« Il se trouve dans cette affaire que vous tombez plutôt mal. Je connais Israël. J’y ai séjourné à l’invitation du Comité Canada-Israël en 1993 ou 1994. J’ai rencontré personnellement plusieurs des acteurs politiques passés ou actuels tels Benyamin Netanyahu, Itzhak Shamir et bien d’autres. J’ai compris pourquoi Israël tient tant à conserver les hauteurs du Golan, et si j’étais Israélien, je tiendrais mordicus à les conserver. J’ai vu beaucoup de choses extraordinaires en Israël, j’ai rencontré des gens merveilleux, compris ses problèmes de sécurité. Dans un pays grand comme un timbre-poste dont la traversée du Nord au Sud équivaut à la distance entre Ottawa et Drummondville, et où il faut cinq minutes à un avion de chasse qui décolle de Tel-Aviv, sur la mer à l’extrémité Ouest du pays, pour se rendre à la frontière de la Jordanie qui borde Israël à l’Est, on comprend qu’on soit gêné aux entournures. On peut même à la rigueur comprendre l’implantation de colonies juives en territoire palestinien. Mais comprendre n’est pas accepter.

Le problème tient aux origines de l’État d’Israël. Et je prends bien soin de faire une distinction entre Israël et l’État d’Israël, Si les origines de la première remontent avant Jésus-Christ, les origines du second remontent à 1948. La première a un fondement religieux et historique, et le second a un fondement strictement politique. Or les Juifs agissent comme si tout cela était confondu et ne veulent pas accepter que la distinction réelle qui existe entre les deux comporte en elle les germes de la précarité. Refusant de reconnaître et d’accepter cette précarité, ils souhaitent la transformer en sécurité. Je les comprends. Mais plus ils cherchent à gagner de la sécurité, plus ils augmentent leur précarité.

N’étant ni Juif ni Israélien, je ne me permettrai pas de leur suggérer quelque solution que ce soit. Étant cependant un citoyen du monde au sens de l’antiquité classique (Πολίτης του Κόσμου), je me préoccupe de la sécurité dans le monde, et je constate que le comportement d’Israël menace cette sécurité, peu importe les justifications que vous puissiez y trouver. »

Je profite de cette occasion pour souligner que, outre le soussigné qui était alors président de l’Association des manufacturiers du Québec, les invités à ce voyage d’information comptaient également les personnes suivantes : Pierre-Marc Johnson (ex-premier ministre du PQ), Sylvain Simard (PQ), Louise Beaudouin (PQ), Rita Dionne-Marsolais (PQ), Claude Beauchamp (alors journaliste et animateur à Radio-Canada), Ghislain Dufour (alors président du Conseil du Patronat), Louise Roy, et Guy Laflamme (président des Industries Laflamme). Ces informations ne sont pas inutiles dans le contexte de l’Affaire Michaud.

Au retour de ce voyage, j’avais offert de rembourser à l’organisme qui m’avait invité une partie des frais, ce que celui-ci avait poliment refusé tout en me proposant de faire une contribution à un organisme de soutien à Israël. Impressionné par une visite que nous avions faite à l’Université Ben Gourion du Néguev, et m’étant par hasard retrouvé assis dans l’avion au retour de Tel-Aviv à côté du recteur de cette institution, Avi Braverman, que j’avais rencontré quelque jours plus tôt et avec qui j’avais longuement bavardé (le voyage Tel-Aviv-Montréal dure 12 heures), j’avais donc fait ma contribution à cette université.

On aurait donc fort mauvaise grâce à me taxer d’antisémitisme.

Les questions soulevées par mon critique de cet été m’ont amené à approfondir mes recherches sur le sujet, et je suis tombé récemment sur des informations absolument pas connues du public québécois bien qu’elles soient publiques et qu’elles touchent à la conduite de la politique étrangère du Canada.

Il faut savoir que dans notre régime constitutionnel, la conduite de la politique étrangère relève de la prérogative royale, apanage exclusif du gouvernement. Qui plus est, contrairement à ce qui est le cas dans le système américain, l’Opposition n’est pas associée à la conduite de la politique étrangère, et tout projet de loi d’intérêt public sur une question de la prérogative du gouvernement fédéral est traditionnellement déposé à la seule initiative du parti au pouvoir, même si notre régime constitutionnel reconnaît aux députés le droit de déposer des projets de lois tant d’intérêt privé que public. Mais il existe très peu de cas où un député s’aventure de sa propre initiative sur le terrain de la politique étrangère, surtout lorsqu’il s’agit d’un député de l’Opposition.

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C’est pourtant ce qui est en train de se produire. En effet, selon des informations disponibles sur son site, le député Irwin Cotler(Libéral Mont-Royal) a présenté un projet de loi, le projet C-412 intitulé Loi sur la responsabilisation à l’égard de l’Iran. Ce projet de loi est à la base d’une démarche entreprise par le député Cotler pour amener le Canada à endosser une « Pétition sur la responsabilité de prévenir » qui pourra ensuite être présentée aux Nations-Unies afin que des sanctions soient prises contre l’Iran.

Les lecteurs de Vigile qui se donneront la peine de se rendre sur le site du député Cotler seront d’abord affligés de la piètre qualité du français (ex : Tenir au courant avec mes projets recents récents alors que nous détenons Iran à rendre compte http://irwincotler.liberal.ca/fr/focus-sur-liran/) alors qu’il s’agit tout de même d’un site maintenu avec leurs taxes. Ils se rendront ensuite compte que le texte complet de la pétition et de ses annexes est disponible en anglais, mais pas en français, et que les informations qui sont essentielles à la compréhension de la démarche du député Cotler dans l’élaboration de cette pétition ne sont pas disponibles en français.

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Essentiellement, cette pétition a quatre objets : souligner et dénoncer la menace nucléaire posée par l’Iran, l’incitation du peuple iranien à commettre un génocide contre les Juifs, le soutien du gouvernement iranien à des activités terroristes, et la violation chronique des droits de l’homme en Iran.

La pétition documente avec force détails les « abus » qu’elle dénonce, et n’étant spécialiste ni du nucléaire, ni du génocide, ni du terrorisme, ni des droits de l’homme en Iran, je m’abstiendrai de tout commentaire sur son bien-fondé et m’attacherai simplement à faire des commentaires sur la démarche du député Cotler.

Tout d’abord, cette pétition s’appuie sur un ensemble de témoignages recueillis par le député dans le cadre des activités du « Sous-comité des droits internationaux de la personne du Comité permanent des affaires étrangères et du développement international » de la Chambre des communes, selon ce qu’on peut lire sur son site.

Ont comparu devant ce sous-comité plusieurs des personnalités qui ont donné leur appui à la pétition, comme on le comprend à la lecture du texte complet (disponible en anglais seulement sur le site du député).

Autrement dit, il faut comprendre que ce sous-comité a travaillé à la manière des comités de la Chambre des représentants et du Sénat aux États-Unis, et qu’il a assumé un rôle normalement dévolu au ministère des Affaires étrangères, ce qui soulève un premier point sur le respect des usages canadiens en matière d’élaboration de la politique étrangère.

Qui plus est, le projet de loi déposé par le ministre Cotler fait directement référence aux Juifs et à Israël, ce qui nous amène à nous interroger sur la double allégeance du député Cotler et la possibilité que celui-ci agisse au détriment des intérêts canadiens. En effet, toute la démarche du député Cotler présume au départ une identité parfaite des intérêts des Juifs, d’Israël, et du Canada. Il se peut que ce soit le cas, mais celle-ci ne peut d’aucune façon être présumée, surtout pas si la personne qui agit sur la base de cette présomption peut se trouver en conflit d’intérêts du fait d’une double allégeance.

Pour faire une analogie, il serait totalement déplacé pour quelqu’un comme moi qui possède la double citoyenneté française et canadienne de présumer de l’identité des points de vue de la France et du Canada sur une question de commerce extérieur si j’étais député fédéral, dans le but de faire adopter un projet de loi à ce sujet.

J’ai souligné plus tôt que le projet de loi du député Cotler était une initiative personnelle de sa part et qu’il se trouvait, étant dans l’Opposition, à usurper la prérogative du gouvernement en matière de politique extérieure. Personne jusqu’ici ne semble avoir soulevé cette anomalie, et le député Cotler a monté son dossier au vu et au su de tous. Si le gouvernement s’en accommode, c’est que le projet de loi fait son affaire, car il correspond à ses propres convictions et lui permet de s’engager dans cette voie en faisant l’économie d’un débat qui soulèverait certainement des questions sur l’orientation de sa politique étrangère.

En effet, un projet de loi procédant de l’initiative d’un député est soumis à des règles de procédures beaucoup moins élaborées que celle d’un projet de loi du gouvernement, notamment quant à la durée du débat qui est très courte. Après deux heures de débat, on passe au vote. C’est donc un moyen très simple et très discret pour le gouvernement de parvenir à faire rapidement ce qu’il ne pourrait pas faire directement si rapidement.

Cette possibilité est inquiétante. La sympathie qu’on peut avoir pour les Juifs et leur cause ne doit pas nous amener à sacrifier notre patrimoine démocratique. Il s’agit dans ce cas-ci d’un précédent que nous pourrions tous regretter et dans lequel nous ne devrions pas nous engager sans en avoir examiné toutes les implications.

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Non seulement le gouvernement actuel doit-il rendre compte à la population canadienne de tous ses choix en matière de politique étrangère après qu’un débat large et ouvert ait eu lieu à ce sujet, mais encore ne peut-il pas modifier les règles du jeu en matière de « policy setting » sans débat large et ouvert sur l’opportunité de procéder sans débat à l’adoption d’une telle politique.

Le fait que la démarche du député Cotler puisse procéder d’une bonne intention ne change rien à la chose. Comme tout le monde le sait, les chemins de l’enfer sont pavés de bonnes intentions.

Je serais pour ma part beaucoup moins inquiet si le comportement d’Israël avait toujours été sans reproche. Or c’est loin d’être le cas. Au fil des années Israël a violé des centaines de résolutions des Nations Unies quand cela faisait son affaire. Israël n’a pas respecté les conclusions de la Cour Internationale de Justice dans l’affaire du mur. Israël a contesté et ignoré les conclusions du Rapport Goldstone (lui-même un Juif) sur ses excès à Gaza, et avant cela, il y avait eu les « bavures » de Sabra et Shatila.

Au cours de la dernière année, Israël a procédé à l’arraisonnement brutal d’un navire en mission pacifique de ravitaillement à Gaza. Et puis, Israël a été le premier pays à donner le mauvais exemple en refusant de signer le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires dès 1968 et en acquérant par la suite la technologie nécessaire aux États-Unis par des voies détournées (affaire Mordechai Vanunu). Israël refuse aussi de renoncer à l’implantation de colonies de peuplement juives dans les territoires occupés en violation des résolutions des Nations Unies à cet effet.

***

Et les Juifs voudraient maintenant invoquer l’autorité des Nations Unies pour mettre l’Iran au ban de l’humanité en utilisant certaines des mêmes méthodes qu’ils ont reproché à l’Allemagne nazie d’avoir utilisé contre eux ? Il arrive un point où l’opportunisme devient de l’indécence. Ce point est atteint. Les règles du jeu en droit international ne sont pas à sens unique. Si c’était le cas, elles seraient plutôt à sens « inique » et constitueraient de ce fait une imposture.

Pour ma part, je compte saisir le chef du Bloc québécois de cette affaire en le priant de s’assurer que le Canada ne procède pas à l’adoption d’une politique étrangère par la porte d’en arrière, sans que les Canadiens n’aient la moindre idée des choix de leur pays en cette matière et des dérives qu’ils risquent de cautionner malgré eux.



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6 replies

  1. Quant à la résurgence de l’antisémitisme dans le monde occidental (j’inclus là dedans les 3 D sur Israel : diabolisation, délégitimation et double standards), c’est un sujet complexe. Notons qu’elle pourrait être considérablement amplifiée par l’immigration arabomusulmane.

    Observez, au Québec par exemple, la nature des participants qui brandissent des slogans antisémites (“brûle, brûle Israel” ; “A mort Israel”, etc.). Il me semble, que, dans une bonne mesure, les énoncés antisémites se font en arabe, ou sont prononcés en grande partie par des gens provenant de l’immigration arabe ou musulmane, ou influencncés par cette immigration. Il me semble que la même chose se produit en Europe. Quand un match de tennis où participait Israel a été annulé à Malmo en Suède, c’était largement sous le chantage d’éléments de la communauté musulmane de cette ville. Sans la présence de cette communauté à Malmo, je doute que le match de tennis aurait été annulé.

    Il serait intéressant de quantifier ces choses. Une bonne documentation se trouve dans les livres de Pierre-André Taguieff, comme « La nouvelle propagande antijuive » (2010), « Les protocoles des sages de Sion; faux et usages d’un faux » (2004), ainsi que « la judéophobie des Modernes; des lumières au jihad mondial » (2008) . La question n’est pas de blâmer la communauté musulmane occidentale en général, bien sûr ; mais dans cette communauté, il y a des éléments qui ne lui font pas honneur, côté antisémitisme et diabolisation d’Israel, et en plus grande proportion que dans la communauté en général.

    Bien sûr, la manière dont plusieurs journalistes québécois couvrent le Proche-Orient n’est pas de nature à étouffer l’antisémitisme latent qui peut couver dans une frange de la population, et qui ne demande que quelques mauvaises mises en contexte journalistiques pour poindre à la surface.

  2. Double allégeance à géométrie variable chez M. Le Hir.

    M. Le Hir s’inquiète d’une “double allégeance” possible chez Irwin Cotler. Parce que M. Cotler est israélien et canadien? Non. Parce que M. Cotler est juif et canadien! (Et même si Cotler était israélien et canadien, cela ne changerait rien, comme l’indique l’argumentaire ci-bas).

    M. Le Hir est citoyen à la fois français et canadien. Il prétend qu’il hésiterait à faire certaines choses favorisant la France, parce que cela le rendrait suspect de “double allégeance”. M. Le Hir ne ferait donc rien pour défendre la langue française ou le statut de la francophonie, car il est citoyen français ET canadien! Après tout, est-ce vraiment dans l’intérêt du Canada, situé dans un continent entièrement anglophone, de favoriser la langue française (M. Le Hir se demande pour des raisons similaires s’il est dans l’intérêt du Canada d’être ami avec Israel, qui est situé dans une mer arabe et musulmane)?

    En fait, M. Le Hir, tout comme Mme Louise Beaudoin, elle aussi citoyenne française ET canadienne, fait des choses qui sont dans l’intérêt de la France (la défense de la langue française), sans que personne ne l’accuse de double allégeance.

    Si Irwin Cotler promeut une politique canadienne qui soit dans l’intérêt d’Israel, la notion de “double allégeance” devient soudainement préoccupante pour M. Le Hir. Il y a un nom pour ce type de méfiance exacerbée.

    La bienveillance a meilleur goût, M. Le Hir.

  3. “arraisonnement brutal d’un navire en mission pacifique”, nous dit M. LeHir. Subtile désinformation. En effet, l’arraisonnement n’a eu des conséquences “brutales” que pour une seule raison: la réception faite aux arraisonneurs a été brutale. La marine israélienne a d’abord essayé d’arraisonner par la voie des eaux: impossible à cause d’une réaction trop brutale des “missionnaires pacifiques” (coupures de cable, lancements d’objets, coups de bâtons, etc.). On a ensuite essayé d’arraisonner par la voie des airs: l’accueil des “missionnaires pacifiques” fut tout aussi brutal, comme en fait foi le vidéo-clip suivant (Vigile.net et M. LeHir apprécieront l’effort d’en trouver une avec sous-titres français):

    Rappelons que le navire arraisonné (le Mavi Marmara) ne contenait AUCUNE aide humanitaire!

  4. Si la communauté internationale était constituée de 65 pays juifs, 65 pays musulmans et 65 pays chrétiens, j’accorderais plus d’importance à son opinion sur le tracé des frontières entre Israel et ses voisins. Je suis convaincu que son opinion serait fort différente.

    Mais la communauté internationale est constituée d’1 pays juif et 194 pays non-juifs, dont 50 musulmans et 120 chrétiens. Il devrait sauter aux yeux que s’il y a un sujet sur lequel elle risque de ne pas être objective, s’il y a un sujet sur lequel il faut prendre avec un grain de sel son opinion, c’est celui d’Israel. En effet, chrétiens et musulmans ont certaines prétentions, largement colonialistes pour les musulmans, largement romantiques (1) et originelles pour les chrétiens auxquelles ils devraient renoncer s’ils ne veulent pas se faire accuser d’une sorte d’impérialisme culturel.

    (1) Le christianisme est né en Israel, mais l’église originelle de Jérusalem (celle de Jacques, frère de Jésus) est vite disparue pour être remplacée par des églises de théologie pauline (tirée de la pensée de St-Paul); ces églises étaient toutes hors Israel. En somme, le christianisme est né en Israel un peu comme l’église mormone est née dans le nord de l’état de New York: dans les 2 cas, le centre s’est rapidement déplacé: vers Rome pour le christianisme; ves Salt Lake City pour les Mormons. Israel n’a jamais été un centre principal de la vie chrétienne mondiale. Le christianisme qu’on connait aujourd’hui (de St-Paul) est apparu à peu près simultanément dans plusieurs centres d’égales importance dans l’empire romain. Si on doit lui chercher un centre principal à ses débuts, il est d’abord et avant tout à Rome et à Istanbul.

  5. Je suis surpris que M. Le Hir n’ait pas noté, également, l’ »influence grandissante » (sic) du Liechtenstein (35 000 habitants), de Monaco (35 000 habitants), Andorre (94 000 habitants), des Bahamas (330 000 habitants) et du Luxembourg (500 000 ) sur la politique étrangère canadienne. En effet, M. LeHir semble considérer que quand le Canada et un autre pays partagent la même politique ou les mêmes visions étrangères, c’est nécessairement l’autre pays qui « influence » le Canada.

    J’y vois plutôt un noble et sain partage de valeurs!

    Israel n’influence pas la politique étrangère canadienne tellement plus que ces petits pays. Israel, le Canada, Monaco, Andorre, les Bahamas et le Luxembourg partagent simplement un fort grand nombre de valeurs qui font que, sur un très grand nombre de sujets, ces 7 pays ont des idées bien plus communes que celles qui sont à la fois partagées par le Canada, l’Algérie, la Syrie, l’Iran, l’Afghanistan, l’Arabie Saoudite et la Libye.

    Qui se ressemble s’assemble, M. Le Hir.

    Soyons clair, M. Le Hir: sur qui voulez-vous que le Canada s’aligne: Israel, les Bahamas, le Luxembourg, Andorre, Monaco, le Liechtenstein, ou des régimes totalitaires, corrompus ou semi totalitaires et semi-corrompus comme l’Algérie, la Lybie, la Syrie, l’Iran, l’Afghanistan et l’Arabie Saoudite?

    Mais j’oubliais la clé du souci de M. LeHir: les résolutions des « Saintes » Nations-Unies! Il n’y en a pas contre Andorre, les Bahamas, Monaco, le Liechtenstein et le Luxembourg, mais il y en a contre Israel!

    Ces 5 pays sont-ils en guerre depuis 60 ans, M. Le Hir?

    Et que sont les résolutions du Conseil de Sécurité des Nations-Unies qu’Israel ne respecterait pas? Des résolutions sur l’excision des femmes, l’esclavage, des génocides, la liberté de presse, les droits de l’homme, la corruption politique, la torture? NON! Elles se résument à des résolutions de nature FRONTALIÈRES concernant l’annexion du Golan et de Jérusalem-Est: des résolutions concernant une LIGNE sur un terrain!

    Il y a de nombreux conflits frontaliers partout dans le monde: entre la Chine et l’Inde, la Russie, la Mongolie, Taiwan et le Vietnam, par exemple. Si la communauté internationale, choisissait de se concentrer sur ces conflits-là, et prenait position quant au tracé de la frontière entre la Chine et: l’Inde, la Russie, la Mongolie, Taiwan et le Vietnam, cela ferait-il de ces pays des damnés des nations parce qu’ils n’obéissent pas au caprice de l’opinion internationale? Bien sûr que NON. Ces pays répondraient sans doute: « communauté internationale: mêlez-vous donc de vos affaires et laissez-nous régler nos conflits frontaliers nous-même; occupez-vous de choses plus importantes, il y en a tellement ».

    La même chose devrait être faite en ce qui concerne Israel.

    Le problème n’est PAS Israel, mais la communauté internationale qui s’ACHARNE sur les différends frontaliers d’Israel tout en demeurant indifférente à 20 autres différends frontaliers à travers le monde (tiens, le Cachemire ou Chypre, par exemple). Soyez donc objectifs et manifestez la MÊME indifférence envers les conflits frontaliers d’Israel. Sinon, vous n’êtes PAS objectifs.

    Acceptez cela de la part d’un scientifique chevronné: en sciences, la communauté internationale et l’opinion populaire ont très souvent torts. (Ne pensons qu’à l’opinion de cette communauté pour qui le soleil tournait autour de la Terre, un corps en mouvement laissé à lui-même finissait par s’arrêter, un corps en combustion libèrait du phlogiston au lieu de fixer de l’oxygène, les microbes apparaissaient spontanément, etc., etc.) Si cette communauté a presque continuellement tort dans des domaines aussi simple que la science, elle devrait avoir encore plus tort dans les domaines aussi complexes que la politique.

    La vérité n’est pas le résultat d’un vote populaire parmi les gens non directement concernés; de même pour des frontières. On ne devrait pas en vouloir à Israel si Israel n’a pas les mêmes opinions frontalières que la communauté internationale, car SEUL Israel et ses voisins auront à vivre les conséquences de ses choix frontaliers.

  6. Ayoye ! ce type mélange mais vraiment tout… J’aimerais ça, qu’il puisse dire en face aux gens qui ont perdu des proches dans les attentats en Israel mais qui sont maintenant évités, grâce à la barrière de sécurité, que cette barrière est illégale. La comparer au mur de Berlin, c’est ne rien connaître de l’Histoire et d’un grotesque consommé.

    Il n’est pas le premier hélas, à faire cette comparaison tordue. Beaucoup ont déjà comparé la barrière de sécurité érigée par Israël contre le terrorisme au mur de Berlin. C’est absurde! Les Communistes voulaient empêcher leurs citoyens de quitter ce régime totalitaire. Israël a été OBLIGÉ d’ériger une barrière/mur pour se protéger de fous suicidaires qui se font exploser dans
    les autobus, les restaurants, les hôtels, les bars, les marchés, ou qui tirent sur les voitures roulant sur les routes, etc.
    Le mur d’Israel de sécurité, sauve des vies. Quelle soit arabe, juive ou autre.

    « Les juifs risquent de payer très cher pour les rêves des sionistes. » Une menace à peine voilée…

    Il pense connaître tout d’Israel parce qu’il a fait un voyage ? On en rirait, si ce n’était pas aussi risible…
    Comme si le fait de faire un voyage dans un pays on revenait avec tous les études nécessaires pour comprendre ce dit pays…

    Le hic justement au P.O c’est bien là le problème. Bien des gens pensent connaitre mais en fait ils n’y connaissent rien. Ce conflit est très complexe mais si simple en même temps…

    Il précise également, qu’il ne peut, critiquer l’Iran car il ne connaît pas les droits de l’Homme dans ce pays ? Moi qui croyait que les droits de l’Homme étaient universels !… Sans oublier qu’il ne connaît pas vraiment plus Israel, mais là, il ne se gêne pas pour se vautrer dans les critiques les plus abjectes, allimentant l’antisémitisme canadien…

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